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Lutte contre l’islamisme et le terrorisme

Tchad 06/02/2021

Balamto Dok-honne,journaliste-producteur-Realisateur

La France intensifie la traque des jihadistes dans le Sahel

La libération de plus de 200 jihadistes au Mali en échange des deux otages, la décapitation d’un enseignant par un terroriste et l’attentat contre la basilique Notre-Dame de Nice poussent la France à radicaliser la lutte contre l’islamisme et le terrorisme sur son sol et en Afrique.

Le 16 octobre 2020, Samuel Paty, un professeur d’histoire-géographie au collège Conflans-Sainte-Honorine (France), avait été sauvagement décapité par Abdoulakh Anzorov, un jihadiste d’origine tchétchène, né en Russie, à qui la France avait pourtant généreusement ouvert ses frontières lorsqu’il n’avait que six ans. Le 29 octobre, un jeune immigré tunisien, arrivé récemment en France par la mer en passant par l’Italie, attaque, à coups de couteau, des personnes dans la basilique Notre-Dame de Nice : bilan trois morts.

Si les deux attentats ont mis la France en alerte, les Français et le monde en émoi, le lendemain, le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé le durcissement du projet de loi contre le séparatisme, initié au début du mois d’octobre. Après avoir constaté que les réseaux sociaux, singulièrement, constituent un terreau fertile pour propager toutes sortes d’idéologie extrême, (un individu poursuivi par la justice avait posté une vidéo appelant à des sanctions contre le professeur qui avait montré les caricatures de Mahomet en classe pour illustrer son enseignement sur la liberté d’expression), la France a décidé de passer de condamnations abstraites à des sanctions dissuasives. L’avenir de ce projet de loi se jouera le 9 décembre prochain. Il est improbable qu’il ne passe pas, vu la pression qui pèse sur le pouvoir d’Emmanuel Macron, accusé par une grande partie de l’opinion de ne pas faire assez contre ceux qui portent atteinte à la laïcité chère à Paul Bert depuis l’attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo en 2015.

Loin de l’Hexagone. Sur le lointain et difficile terrain africain où elle a déployé quelques 4000 soldats pour lutter contre l’islamisme et le terrorisme, ces derniers mois, la France semble intensifier la traque des jihadistes. Car les attentats contre Samuel Paty et la basilique Notre-Dame de Nice ont été précédés, dans le Sahel, d’un événement qui a remis une épaisse couche de doute sur les objectifs visés par Paris dans cette zone qui abrite plusieurs groupes terroristes. Le fait principal est la libération de l’otage français, Sophie Pétronin et du chef de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, en échange de 204 présumés combattants jihadistes, dont certains avaient été capturés par l’armée française et remis aux forces maliennes. Cet échange négocié par les autorités putschistes maliennes, qui auraient peut-être cru offrir un beau présent à la France pour s’attirer ses bonnes grâces, a été perçu comme un net recul dans la lutte contre le terrorisme, un camouflet selon Caroline Roussy, la chercheuse française à l’IRIS, dans les propos rapportés par France 24. D’autant plus que le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) auquel appartiennent les jihadistes libérés a offert une fête pour célébrer leur libération. Les images de cette célébration provocatrice et confortante pour Iyad Ag Ghali, le chef du groupe, et ses affidés, ont été relayées sur les réseaux.

Selon plusieurs observateurs avertis, il n’est pas à exclure qu’une forte somme, estimée à 30 millions d’euro, a été  versée au groupe terroriste.

Ainsi donc, en quelques jours seulement, la France a annoncé avoir tué plusieurs dizaines de terroristes dans le nord du Mali. A la fin de la semaine dernière, le journal français Le Monde, relayant les propos du porte-parole de l’état-major des Armées, le colonel Frédéric Barbry, informait via son site qu’ « une trentaine de membres d’un GAT (groupe terroriste armé) appartenant au RVIM [Rassemblement pour la victoire de l’islam et des musulmans, aussi appelé GSIM] ont été neutralisés lors d’une opération aérienne et héliportée de la force Barkhane ». Deux jours avant, la France annonçait la « neutralisation » ‘‘de Bah Ag Moussa, un haut responsable lié à Al-Qaïda dans la région’’, toujours selon le célèbre journal. « Un succès majeur dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré Florence Parly, la ministre française des Armées. Au début de ce mois, la France a aussi informé avoir mené, à la frontière du Burkina Faso, une opération qui a permis de neutraliser une cinquantaine de combattants. Le 8 novembre, l’AFP, un autre journal français, a annoncé la mort « d’une dizaine de combattants liés à Al-Qaïda dans le nord du Mali, dont deux ont été faits prisonniers

Il ne faut pas en douter, l’intensité, ces derniers mois, de la lutte contre les différents groupes terroristes, qui se solde par des coups importants portés aux ennemis asymétriques, affiche la volonté claire et motivée de la France de se montrer plus ferme avec l’hydre islamiste qui ne connait plus de frontière et de pitié. Elle commence aussi à mettre la pression sur l’Italie, considérée comme porte d’entrée, quelque peu poreuse, de l’immigration sur le sol européen et français. Sauf que sur le fond, Paris ne change rien à sa politique africaine de soutien à des régimes qui, il est pourtant clair, favorisent la montée de toutes sortes d’idéologies extrêmes parmi les jeunes en les privant d’accès à des études dignes et à des emplois décents. Bref, tant que le choix ne sera pas porté sur la lutte pour le développement, la lutte par les armes perdurera. Sans l’évidence d’une victoire ni proche ni lointaine, vu la multiplication effrénée de la population du Sahel et l’ampleur de la paupérisation savamment entretenue par les régimes inconditionnellement soutenus par Paris.

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