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Consensus de Dar es Salaam entre l’Afrique et la Chine

Le 17 mai 2024, lors de la réunion avec le Ministre Tanzanien des Affaires Etrangères et de la Coopération Est-africaine, S.E. M. January Yusuf Makamba, Wang Yi, Membre du Bureau Politique du Comité Central du PCC, Ministre des Affaires Etrangères a déclaré à Pékin que des Universitaires de 50 pays ont publié conjointement le Consensus de Dar es Salaam, dans le but de proposer des approches et des solutions aux problèmes et défis mondiaux majeurs , lors de la 13ème Réunion du Forum Chine-Afrique des Think Tanks qui s’est tenue récemment à Dar es Salaam, qui a attiré de plus en plus d’attention et a été chaleureusement accueillie.

Wang Yi a déclaré que de nombreux Universitaires pensaient qu’il s’agissait du premier Consensus international proposé par le Sud global plutôt qu’imposé par le Nord global, qui exprimait la voix collective du Sud global.

Wang Yi a souligné que la valeur significative de ce Consensus réside dans le fait que les pays Africains commencent à explorer consciemment et indépendamment une voie de modernisation adaptée aux conditions africaines. Il a également indiqué que les Nations du continent, après avoir obtenu leur indépendance politique le siècle dernier, sont encore plus désireuses de parvenir à une véritable indépendance économique et à un développement autonome par leurs propres efforts.

Wang Yi a également exprimé la volonté de la Chine de travailler avec la Tanzanie pour approfondir la recherche du Consensus, le traduire en pratiques concrètes et contribuer davantage à la promotion de la coopération Sud-Sud.

S.E.M. Makamba a déclaré que le Consensus de Dar es Salaam est un accord important conclu entre les pays Africains et la Chine pour relever les défis mondiaux communs. La Tanzanie espère travailler avec la Chine et d’autres pays Africains pour élever ce Consensus d’une réussite académique à un Consensus de coopération intergouvernementale entre la Chine et L’Afrique.

Le document suivant est la version française du Consensus.

Actuellement, le monde est confronté à des défis et nourrit des espoirs de paix et de développement. En ce moment, il est essentiel de tisser une plus grande sagesse et de parvenir à un consensus plus large dans le domaine de la connaissance et des idées, car la société humaine a besoin d’une plus grande dépendance mutuelle pour partager le bonheur et le malheur.

En tant que membres importants du Sud global, l’Afrique et la Chine portent toutes deux la mission historique de développement et de renouveau au profit de leur population. Ensemble, ils devront participer activement aux systèmes de gouvernance mondiale, encourager les pays à progresser vers la modernisation et construire une Communauté de Destin pour l’Humanité.

C’est pourquoi, lors de la 13ème Réunion du Forum Chine-Afrique des des Think Tanks, nous sommes parvenus à un consensus et avons appelé la Communauté Internationale à approfondir la coopération au développement basée sur les principes de respect mutuel, de solidarité, de coopération gagnant-gagnant, d’ouverture et de prospérité commune, renforçant ainsi le partage des connaissances, le consensus idéologique ainsi que la co-prospérité culturelle.

1- Nous appelons à donner la priorité au développement et à explorer des voies indépendantes et centrées sur les personnes, de respect mutuel et d’apprentissage mutual:

Nous défendons les valeurs communes de paix, de développement, d’équité, de justice, de démocratie et de liberté pour toute l’humanité et mettons en œuvre des initiatives de développement mondial. Nous convenons d’aider les pays à explorer des modèles de modernisation basés sur les caractéristiques culturelles et les besoins de développement, à renforcer le dialogue plutôt que les conflits et à échanger des expériences en matière de gouvernance.

Nous veillerons à ce que notre développement soit pour le peuple et par le peuple et que les fruits du développement soient partagés entre les êtres humains afin de protéger le droit de chacun à mener une vie meilleure.

2- Nous appelons à promouvoir la construction d’un monde multipolaire équitable et ordonné pour faciliter le développement

Nous préconisons une plus grande démocratie dans les relations internationales, augmentons la représentation et la voix des pays en développement dans le système international et réparons en temps opportun les injustices historiques subies par l’Afrique.

Nous respectons et défendons la souveraineté nationale, l’intégrité territoriale et le droit au développement de chaque pays. En outre, nous optimiserons une repartition equitable des ressources mondiales, remédierons au déséquilibre du développement entre et au sein des pays dans le cadre de l’Initiative de Développement Mondial, afin que tous les pays, grands et petits, forts et faibles, riches et pauvres, puissent bénéficier des mêmes opportunités de développement.

3- Nous appelons à promouvoir une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive afin de partager les dividendes du développement:

Nous nous engageons à renforcer la gouvernance économique mondiale, à éliminer les barrières commerciales et économiques et à établir une chaîne d’approvisionnement mondiale plus résiliente, inclusive, fluide et efficace. Nous pensons et soutenons que les pays d’Afrique et d’ailleurs pourraient tirer parti de leurs avantages comparatifs, continuer à faire progresser l’industrialisation et la modernisation agricole, mieux participer à la division internationale du travail et apporter des contributions positives à la promotion de la circulation économique mondiale, à la croissance économique mondiale et au bien-être de tous les peuples.

4- Nous appelons à promouvoir activement la réforme du système financier international pour combler le déficit de développement

Nous convenons d’augmenter le capital des banques multilatérales de développement, telles que la Banque Mondiale (BM), afin d’améliorer leurs conditions financières et de renforcer leurs capacités de financement. Nous convenons également de fournir davantage de soutien à la réduction de la pauvreté et au développement grâce à des outils de financement basés sur le respect des politiques, des philosophies et des demandes réelles de toutes les parties. Conformément au principe de prise en compte de l’équité, nous augmenterons la participation et les droits de vote des marchés émergents et des pays en développement au sein du Fonds Monétaire International (FMI), créerons un troisième siège de Directeur Exécutif pour les pays africains et prendrons pleinement en compte les intérêts des pays les moins avancés dans les répartitions de droits de tirage spéciaux (DTS).

5- Nous appelons à nous aligner sur les initiatives internationales et les plans nationaux pour renforcer les obligations de développement durable de haute qualité :

Dans le cadre de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable, de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, de l’Initiative la Ceinture et la Route (ICR) et autres, nous nous engageons à renforcer la connectivité des infrastructures et la libre circulation des facteurs de production en fonction des besoins de chaque pays, des plans nationaux. Nous promouvons également le développement des énergies propres, des technologies de l’information, de l’aérospatiale et d’autres industries de haute technologie. Nous adhérons au principe des « responsabilités communes mais différenciées » (RCD) dans la lutte contre le changement climatique et la promotion du développement vert.

6- Nous appelons à activer le développement national grâce à des marchés efficaces et à des gouvernements proactifs :

Nous préconisons la construction d’une gouvernance efficace, incorruptible et fondée sur le droit, l’optimisation de la réglementation macroéconomique et des services publics pour stimuler la vitalité du marché, ainsi que la facilitation de l’industrialisation et de la modernisation de l’agriculture en Afrique. Les pays devraient renforcer la coordination des politiques économiques et l’alignement des différentes normes réglementaires, libéraliser et faciliter davantage le commerce et l’investissement, protéger les droits et intérêts légitimes des entreprises, ainsi que guider et encourager de nouveaux modèles de financement tels que les partenariats public-privé, l’investissement-construction, l’intégration des opérations et la coordination des prêts et des investissements pour accroître la liquidité et l’efficacité de l’utilisation des fonds.

7- Nous appelons à prendre en compte les menaces de sécurité traditionnelles et non traditionnelles pour créer un environnement de développement sécurisé :

Nous appelons à valoriser les préoccupations légitimes de sécurité de tous les pays, à résoudre les conflits par le dialogue et la consultation, et à nous efforcer d’éviter les guerres, les conflits, le terrorisme, les maladies ou le « piège » de la pan-sécurisation qui entravent le développement. Nous pensons que la mise en œuvre d’initiatives de sécurité

mondiale contribuerait à instaurer la paix et la sécurité dans le monde entier. Ensemble, nous exhortons la communauté internationale à résoudre les conflits par des moyens rationnels et pacifiques et à accorder une attention particulière aux souffrances des personnes touchées par les conflits. Concernant la crise financière, nous encourageons les efforts visant à renforcer la coopération en matière de sécurité économique et financière, à ouvrir des canaux de règlement internationaux stables et fluides et à élargir le règlement bilatéral en devises et les diverses réserves de change. Nous explorerons également la création d’une agence internationale de notation de crédit juste et objective dans le cadre du Forum sur la Coopération Sino-africaine (FSCSA), des BRICS et d’autres mécanismes de coopération.

8- Nous appelons à encourager l’adoption de mesures plus pratiques et efficaces pour promouvoir3 le partage des connaissances:

Nous promouvons conjointement la mise en œuvre des Initiatives de Civilisation Mondiale et approfondissons les échanges et l’apprentissage mutuel entre la Chine et l’Afrique. A cette fin, nous préconisons et encourageons la création d’un réseau étroit d’alliances de Think Tanks et le renforcement des échanges et de la coopération entre les médias et les Think Tanks. Nous visons à promouvoir le développement de haute qualité du mécanisme d’échange du Consortium des universités Chine-Afrique, à renforcer les échanges dans les domaines de l’éducation, de la science et de la technologie, de la santé, de la culture et des arts, ainsi qu’à mettre en œuvre le Plan de Coopération Sino-africaine pour le Développement des Talents, former des ressources humaines hautement qualifiées, approfondir les échanges et la coopération dans les pays du Sud et faire entendre notre voix dans les affaires mondiales.

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