Libération du fascisme : victoire dans la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et fondation de la République populaire de Chine

Dr LIU Bixia : Department of Research, Studies and International News25-08-2025

Dans le cadre du Forum sino-tunisien et à l’occasion du 80e anniversaire de la victoire de la résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise, Dr LIU Bixia
Professeur associé à l’Institut de diplomatie de Chine, a présenté une intervention dans le premier axe du forum, “La Seconde Guerre mondiale : une douloureuse leçon pour l’humanité.”
Le Dr LIU a soulevé de nombreuses questions, dont la plus importante concernait l’approche historique dans la période coloniale et la lutte contre la colonisation et la victoire du peuple chinois sous le titre: Libération du fascisme : victoire dans la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et fondation de la République populaire de Chine ».
Intervention de Dr. LIU Bixia ; Libération du fascisme : victoire dans la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et fondation de la République populaire de Chine
Distinguée Présidente du Centre international des Études stratégiques, sécuritaires et militaires, Dr Badra Gaâloul,
Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur Wan Li, Chers Amis,
Mesdames et Messieurs, Bonjour à toutes et à tous !
Je remercie le Centre international des études stratégiques, sécuritaires et militaires ainsi que l’Ambassade de Chine en Tunisie, d’avoir conjointement créé cette plateforme de dialogue qui transcende le temps et l’espace. À cette heure, depuis Pékin, je vous adresse mes salutations les plus chaleureuses. Il y a quatre-vingts ans, l’humanité, dans une solidarité sans précédent, a mis fin au règne noir du fascisme ; quatre-vingts ans après, nous nous réunissons aujourd’hui malgré la distance qui nous sépare, afin de puiser la sagesse de l’histoire et de transmettre le flambeau de la paix aux générations futures. Cette histoire constitue non seulement une épopée pour la Chine, mais aussi une mémoire collective de l’humanité en quête de liberté et de dignité.
Permettez-moi, tout d’abord, de rendre un hommage élevé au peuple chinois qui a consenti d’immenses sacrifices pour cette grande victoire, ainsi qu’à tous les peuples ayant participé à la guerre mondiale antifasciste. En hommage aux martyrs, j’aimerais aujourd’hui aborder avec vous trois questions fondamentales : pourquoi la Chine a-t-elle été le pilier central en Orient durant cette guerre ? Quel message de paix la victoire nous a-t-elle légué ? Et comment transformer notre mémoire commune en destin commun ? Suivons ces trois pistes de réflexion pour rendre hommage à l’Histoire et ouvrir la voie vers l’avenir.
1. La Guerre de Résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise a constitué le théâtre principal oriental de la guerre anti-fasciste mondiale.
De 1931 à 1945, le front chinois se caractérise par trois caractéristiques : le début le plus précoce, la durée la plus longue, la contention la plus lourde. Il constitue un pilier indissociable de la lutte antifasciste mondiale.
En septembre 1931, l’armée japonaise du Kwantung déclenche l’Incident du 18 septembre et occupe le Nord-Est de la Chine. Cet événement marque le début de la première résistance antifasciste mondiale, soit huit ans avant l’ouverture du théâtre européen en septembre 1939 et neuf ans avant le lancement de la campagne d’Afrique du Nord en juin 1940. Pendant quatorze ans, jusqu’à la capitulation du Japon le 15 août 1945 (trois mois après la fin des combats en Europe), le peuple et l’armée chinois opposent une résistance ininterrompue. Cette lutte couvre l’ensemble du cycle de la Seconde Guerre mondiale et représente 70 % de la durée totale du conflit antifasciste mondial, offrant un exemple rare d’une défense territoriale prolongée.
Durant la phase d’équilibre stratégique précédant la guerre du Pacifique, le théâtre chinois a immobilisé la grande majorité des forces terrestres japonaises. En
1941, sur les 2,1 millions de soldats de l’armée impériale japonaise, 1,65 million — soit près de 80 % — étaient retenus en Chine. À titre de comparaison, les effectifs de l’Axe en Afrique du Nord culminent à 120 000 hommes en 1942. Cet ancrage prolongé a contraint le Japon à renoncer à ses ambitions d’expansion vers le nord et l’ouest, soulageant ainsi les fronts soviétiques, moyen-oriental et nord-africain.
En quatorze ans, la Chine a subi plus de trente-cinq millions de pertes humaines
— près du tiers du total mondial — et six cents milliards de dollars de dégâts économiques. Si le militarisme japonais a infligé des souffrances immenses, il n’a jamais brisé la volonté de résistance du peuple chinois. Comme l’a souligné le président Xi Jinping : « la Guerre de Résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise est, dès sa naissance, un combat décisif pour sauvegarder la civilisation humaine et préserver la paix mondiale. »
II. Valeur historique et legs contemporain de la guerre antifasciste
Aujourd’hui, 80 ans après ces événements, quand nous évoquons ces pages sanglantes de l’Histoire, nous rendons hommage aux martyrs, mais surtout nous en tirons des leçons durables de cette guerre pour préserver la paix.
Premièrement : le monde a besoin d’unité, pas de divisions.
Devant la folie expansionniste des régimes fascistes allemand, italien et japonais, les nations ont su dépasser leurs désaccords pour former l’Alliance antifasciste. Qu’il s’agisse du Débarquement de Normandie ou de la bataille de Stalingrad, de la résistance ininterrompue sur le front chinois ou des combats du Pacifique, une vérité demeure : Chinois, Tunisiens et autres peuples alliés ont uni leurs forces dans une fraternité d’armes indestructible.
Deuxièmement : le monde a besoin de paix, pas de confrontation.
La paix est comme l’air qu’on respire : on ne la remarque que quand elle vient à manquer. Commémorer cette guerre, ce n’est pas seulement se souvenir. C’est éclairer notre avenir. Chaque nation doit rejeter les réflexes de la Guerre froide, dépasser les clivages idéologiques, et privilégier le dialogue. C’est la seule voie vers une paix durable.
Troisièment : le monde a besoin de progrès, pas de recul.
Après-guerre, la création de l’ONU, le droit international renforcé et le multilatéralisme ont incarné notre volonté collective d’éviter de répéter les tragédies du passé. L’unilatéralisme, l’hégémonisme et les actes d’intimidation sont contraires au cours de l’Histoire et nuisent aux intérêts communs de tous les pays. Il nous faut donc les combattre.
III. La Chine est prête à promouvoir conjointement avec les pays africains la paix et le progrès dans le monde.
La Chine, puissance responsable, a lutté aux côtés des nations du monde pour vaincre le fascisme il y a 80 ans. Depuis 1949, elle a résolument soutenu les mouvements d’indépendance, contribuant significativement à l’émancipation de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique latine.
Avec la proposition de « rechercher un terrain d’entente tout en mettant de côté
les divergences » par le Premier ministre Zhou Enlai à Bandung en 1955, la Chine a insufflé une sagesse orientale à la solidarité afro-asiatique. La Chine, pays en développement le plus peuplé, et l’Afrique, continent comptant le plus de nations en développement, forment une communauté de destin inséparable.
Notre coopération repose sur une volonté stratégique et constante. Aujourd’hui, la montée du Sud global – dont la Chine et l’Afrique sont des acteurs majeurs – remodèle l’histoire mondiale. Face aux mutations actuelles, nous devons renforcer la coopération Sud-Sud, rejeter les divisions idéologiques et préserver nos intérêts communs.
Nous œuvrerons avec l’Afrique pour la paix mondiale et le partage d’expériences de développement. Dans un monde en transformation accélérée, nos complémentarités industrielles et logistiques sont des atouts exceptionnels. Ensemble, construisons une communauté de destin sino-africaine, ouverte et tournée vers l’avenir, avec des partenaires comme la Tunisie.
Mes amis,
Il y a quatre-vingts ans, nos prédécesseurs ont prouvé qu’un monde uni peut vaincre la plus noire des tyrannies. Aujourd’hui, prouvons que par-delà nos différences, nous pouvons protéger l’avenir de la Terre. Unies par la mémoire de ce passé commun, que la Chine et la Tunisie soient les pionnières de la coopération Sud-Sud et éclairent la route vers une communauté d’avenir partagé.
Je vous remercie. Que l’amitié sino-tunisienne reste éternelle et que la paix règne sur le monde !