Les forces motrices, les défis et les perspectives des relations Chine-UE

By Feng Yiran Département de recherche stratégique, d’études et de relations internationales 15-09-2025
Cette année marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Union européenne (UE), un moment charnière entre héritage et renouveau. En tant que deux forces majeures promouvant la multipolarisation, deux grands marchés soutenant la mondialisation et deux civilisations majeures prônant la diversité, la coopération entre la Chine et l’UE est non seulement dans l’intérêt fondamental des deux parties, mais peut également insuffler davantage de stabilité et de certitude dans un monde en proie à des turbulences.
Cette coopération est d’une importance capitale pour le maintien de la paix, de la stabilité et de la prospérité mondiales. Les relations entre la Chine et l’UE connaissent actuellement une dynamique de développement, mais aussi de nombreux défis.
A l’avenir, tant que la Chine et l’Europe adhèreront aux principes de respect mutuel, de bénéfices mutuels et de résultats gagnant-gagnant, renforceront le dialogue et la coopération, et résoudront de manière appropriée leurs différends économiques et commerciaux, les relations bilatérales se développeront régulièrement et apporteront de nouvelles et plus grandes contributions à la paix, à la stabilité et à la prospérité mondiales.
La force motrice fondamentale du développement continu des relations Chine-UE
Au cours des cinq dernières décennies, malgré les fréquentes divergences et frictions entre la Chine et l’Europe, les deux parties ont réalisé des progrès significatifs et obtenu des résultats fructueux en matière de coopération dans les domaines de l’économie, du commerce, de la politique, des sciences et technologies ou encore de la culture.
Ces dernières années, la situation internationale a été turbulente et complexe, et les relations entre la Chine et l’UE ont été inévitablement affectées. Malgré cela, leur coopération bénéficie toujours d’une forte dynamique et d’un large espace de manœuvre.
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La coopération économique et commerciale, le stabilisateur du développement des relations Chine-UE
Pendant longtemps, les relations économiques et commerciales ont été la priorité absolue des relations entre la Chine et l’UE. L’établissement de leurs relations diplomatiques en 1975 reposait sur la nécessité stratégique de s’opposer conjointement à l’hégémonisme, mais aussi sur des considérations économiques et commerciales.
Avec la décision stratégique prise dans les années 1970 par la Chine de poursuivre une politique de réforme et d’ouverture, la demande de coopération économique et commerciale est rapidement devenue le principal moteur du rapprochement entre la Chine et l’UE. Depuis lors, alors que le rythme de réforme et d’ouverture de la Chine a continué de s’accélérer et que son niveau de développement économique n’a cessé de s’améliorer, la Chine et l’UE ont formé une relation économique de plus en plus symbiotique et obtenu des résultats fructueux en matière de coopération dans les domaines de l’économie, du commerce, des sciences et technologies, ou encore de la gouvernance climatique.
Selon les statistiques chinoises, la valeur totale des échanges de biens entre la Chine et l’UE a atteint 785,8 milliards de dollars en 2024, avec une hausse de 0,4 % sur l’année précédente, et les deux parties sont devenus le deuxième partenaire commercial l’une de l’autre. Les principales importations de l’UE en provenance de Chine incluent notamment des équipements de télécommunications, ainsi que des machines et équipements électriques ; tandis que les véhicules automobiles, les médicaments et les équipements mécaniques constituent les principales exportations de l’UE vers la Chine. Selon les statistiques de l’UE, le stock d’investissement de la Chine en Europe a atteint 143 milliards d’euros au 1er trimestre 2024, tandis que le stock d’investissement de l’UE en Chine s’élève à 177 milliards d’euros.
Les trois principaux secteurs d’investissement de la Chine en Europe sont l’automobile, les produits pharmaceutiques et les biotechnologies, ainsi que les technologies de l’information et de la communication ; les trois principaux secteurs d’investissement de l’UE en Chine sont l’automobile, les matériaux de base et les machines. Même si les relations entre la Chine et l’UE ont connu quelques fluctuations ces dernières années, les besoins de coopération économique et commerciale entre les deux parties apparaissent fondamentalement inchangés, reflétant pleinement la forte résilience des relations sino-européennes.
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Lutte commune contre les changements climatiques et promotion de la coopération pour un développement vert
La Chine partage les mêmes idées que l’UE et ses Etats membres sur la lutte contre les changements climatiques et la réalisation d’un développement vert. Lors du Sommet du Conseil européen qui s’est tenu en décembre 2020, les dirigeants des 27 Etats membres de l’UE ont convenu d’un objectif de réduction des émissions plus élevé, à savoir que d’ici 2030, les émissions nettes de gaz à effet de serre de l’UE devraient être réduites d’au moins 55 % par rapport aux niveaux de 1990, contre un objectif précédent de réduction de 40 %. La Chine s’est également fixé des objectifs ambitieux en matière de développement vert.
Le 22 septembre 2020, le président Xi Jinping a annoncé lors de la 75e Assemblée générale des Nations Unies, que la Chine s’efforcerait d’atteindre un pic de ses émissions de dioxyde de carbone avant 2030 et travaillerait dur pour atteindre l’objectif de « neutralité carbone » avant 2060. Le concept commun de développement vert a posé les bases permettant à la Chine et à l’Europe de renforcer leur coopération en la matière.
Entre 2005 et 2018, la Chine et l’UE ont publié cinq déclarations conjointes sur le développement vert et les changements climatiques. A la fin de l’année 2024, elles avaient tenu cinq dialogues de haut niveau entre vice-Premiers ministres sur la lutte contre les changements climatiques et la protection de l’environnement écologique.
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Position unanime en faveur du multilatéralisme
La Chine et l’UE attachent toutes deux une grande importance au rôle positif joué par les Nations Unies et d’autres institutions multilatérales internationales dans la conduite de la gouvernance mondiale et la résolution des défis mondiaux.
Au sein de l’UE, le multilatéralisme est un concept international auquel de nombreux pays croient et adhèrent. Il est également l’un des principaux moteurs de la progression continue de l’intégration européenne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bien que l’UE ait montré un certain degré de fermeté politique envers la Chine ces dernières années, elle attache toujours de l’importance à la coopération avec la Chine pour relever les défis mondiaux.
La Chine considère l’UE comme un axe majeur de sa diplomatie de grand pays à la chinoise et un partenaire clé dans la réalisation de la modernisation chinoise, mais aussi comme un partenaire important dans la pratique du multilatéralisme. Cela se reflète principalement dans deux aspects : premièrement, malgré les crises successives que l’UE et les pays européens ont traversées ces dernières années, la Chine insiste toujours sur le fait que l’Europe est un pôle important dans un monde multipolaire et soutient ouvertement l’intégration européenne et son autonomie stratégique. Deuxièmement, la Chine attache de l’importance au rôle de l’UE dans les institutions multilatérales et considère le dialogue et la coopération multilatérale Chine-UE comme un axe central de la diplomatie chinoise.
Les dirigeants chinois ont exprimé à plusieurs reprises leur volonté de renforcer la coordination et la coopération avec l’UE dans les affaires multilatérales, de sauvegarder conjointement le système international centré sur les Nations Unies, l’ordre international fondé sur le droit international et les normes fondamentales des relations internationales fondées sur les buts et principes de la Charte des Nations Unies, de sauvegarder conjointement la stabilité et la prospérité mondiales, et de s’opposer à l’hégémonisme, à l’unilatéralisme et au « découplage ».
Défis et difficultés des relations Chine-UE
Au cours des 50 dernières années, les relations entre la Chine et l’UE ont connu une série de progrès en matière de développement, grâce à une importante force motrice endogène. Cependant, avec les changements dans la perception de la Chine par l’UE et l’impact de facteurs, comme la crise ukrainienne et la politique américaine envers la Chine, les relations Chine-UE sont également confrontées à de nombreux défis.
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La Chine et les relations Chine-UE de plus en plus perçues sous un angle concurrentiel par l’UE
Ces dernières années, l’UE et ses Etats membres ont de plus en plus positionné la Chine comme un concurrent. En raison de l’importance de son déficit commercial avec la Chine et du fait que celle-ci l’ait dépassée dans certains domaines technologiques, l’UE a continué d’intensifier son protectionnisme économique à l’encontre de la Chine.
En janvier 2025, Ursula von der Leyen a continué à insister sur des arguments erronés, tels que la « distorsion du marché chinois », lors du Forum économique mondial de Davos et justifié ainsi l’adoption par l’UE de mesures commerciales « défensives ». Entre 2019 et février 2025, l’UE a lancé un total de 51 enquêtes sur les mesures commerciale correctives contre la Chine, dont 42 enquêtes antidumping, 8 enquêtes antisubventions et 1 enquête sur les mesures de sauvegarde.
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La politique « réduction des risques » de l’UE vers la Chine nuit les relations économiques et commerciales bilatérales
Depuis 2023, l’expression « réduction des risques » est fréquemment apparue dans la politique chinoise de l’UE, dominant progressivement les discussions sur les relations économiques entre la Chine et l’UE. En juin 2023, l’UE a publié la « Stratégie européenne de sécurité économique », marquant ainsi l’élévation officielle de sa politique de « réduction des risques » au niveau de stratégie de sécurité.
Même si la stratégie de sécurité économique de l’UE ne mentionne pas directement la Chine, il ne fait aucun doute que c’est cette dernière qui est visée, et l’UE a clairement identifié l’intelligence artificielle (IA), les semi-conducteurs, la technologie quantique et la biotechnologie comme les quatre domaines prioritaires pour « réduire les risques » face à la Chine.
Les principaux inconvénients de la politique de « réduction des risques » de l’UE sont les suivants :
Premièrement, elle perturbe les activités économiques normales entre la Chine et l’Europe. L’UE s’engage à réduire sa dépendance aux matières premières chinoises, à restreindre la coopération sino-européenne en matière de hautes technologies et à renforcer encore les contrôles à l’exportation de technologies vers la Chine.
Cela risque d’augmenter considérablement le coût de la coopération entre les deux parties, d’inciter les entreprises européennes à modifier leurs stratégies commerciales en Chine et de rendre les relations économiques et commerciales sino-européennes plus complexes, fragilisant dans une certaine mesure la stabilité de la relation bilatérale.
Deuxièmement, la participation de la Chine dans les industries clés de l’UE sera considérablement réduite et la Chine sera confrontée à une plus grande résistance dans ses investissements dans les télécommunications, les ports et autres infrastructures européennes.
La politique de « réduction des risques » pourrait également s’étendre à des domaines plus larges, tels que la recherche scientifique, les échanges universitaires et culturels. La « pan-sécurisation » croissante des relations économiques de l’UE avec la Chine portera préjudice aux échanges économiques et commerciaux, à la coopération technologique et à la confiance politique mutuelle entre les deux parties.
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Impact négatif des facteurs externes sur les relations Chine-UE
Ces dernières années, des facteurs externes ont eu un impact significatif sur la politique de l’UE à l’égard de la Chine.
Tout d’abord, la crise ukrainienne est devenue un facteur politique clé affectant les relations de l’UE avec la Chine. En décembre 2024, l’UE a inclus pour la première fois des entreprises et des particuliers chinois dans la liste des « sanctions globales » au motif de « fourniture de matériels militaires à la Russie », ce qui a suscité un fort mécontentement et une opposition résolue de la part de la Chine.
Sur la question ukrainienne, la Chine s’est en réalité toujours engagée à servir de médiateur de paix et à promouvoir les pourparlers. Elle n’a jamais fourni d’armes aux parties en conflit et excerce un contrôle strict sur l’exportation d’articles à double usage, et les mesures qu’elle applique concernant les exportations de drones sont les plus rigoureuses au monde.
Ensuite, la politique américaine envers la Chine a un impact négatif sur les relations Chine-UE. Ces dernières années, les Etats-Unis ont accru leur influence sur la politique européenne envers la Chine. Durant le premier mandat de Donald Trump, certains pays européens ont succombé à la pression américaine et annoncé que Huawei serait exclu de leur marché intérieur, tandis que les Pays-Bas ont commencé à restreindre l’exportation de machines de lithographie vers la Chine en 2019.
En 2021, après son arrivée au pouvoir, l’administration Biden a accordé une grande importance au système d’alliance des Etats-Unis et travaillé dur pour réparer les relations entre les Etats-Unis et l’UE, lesquelles avaient été endommagées pendant le premier mandat de Donald Trump.
Dans le même temps, l’Europe et les Etats-Unis ont renforcé la coordination de leurs politiques à l’égard de la Chine et favorisé la formation d’une position commune sur des questions, telles que le commerce avec la Chine, les relations sino-russes et la mer de Chine méridionale.
Après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en 2025 et malgré l’intensification des conflits entre l’Europe et les Etats-Unis, il est certain que les Etats-Unis continueront de faire pression sur l’Europe pour que celle-ci suive leur rythme sur certains dossiers majeurs. Parallèlement à cela, il n’est pas exclu que certains pays européens s’alignent sur la politique chinoise des Etats-Unis en échange du soutien américain à la sécurité européenne.
En résumé, bien que l’UE ait exprimé ces dernières années son désir d’atteindre l’autonomie stratégique, tant que les pays européens continueront de dépendre des Etats-Unis pour leur sécurité, il sera difficile pour la politique chinoise de l’UE de se libérer fondamentalement de l’influence des Etats-Unis.
Perspectives de développement des relations Chine-UE
Au cours des 50 années écoulées depuis l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’UE, les deux parties ont continué à coopérer et sont devenues conjointement la 2e et la 3e plus grande économie mondiale, leur statut international et leur influence augmentant régulièrement. A l’avenir, tant que la Chine et l’Europe travailleront ensemble pour renforcer la confiance politique et stratégique mutuelle, élargir et approfondir les domaines de coopération, renforcer les échanges entre les peuples et gérer efficacement leurs différences et différends, les relations sino-européennes aura de vastes perspectives.
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Adhésion au partenariat et consolidation de notre base politique
Tout d’abord, il convient de s’engager activement dans le dialogue et de renforcer la confiance stratégique mutuelle. Au cours des dernières décennies, la Chine et l’UE ont de plus en plus reconnu l’importance de maintenir des échanges et des dialogues de haut niveau entre elles, mettant en place un mécanisme de réunion annuelle de leurs dirigeants, ainsi que trois mécanismes d’échange majeurs, à savoir le Dialogue stratégique de haut niveau, le Dialogue économique et commercial de haut niveau et le Dialogue interpersonnel de haut niveau.
Ces mécanismes de dialogue ont joué un rôle positif de premier plan dans la promotion du développement des relations entre la Chine et l’UE. A l’avenir, la Chine et l’Europe devront continuer à renforcer le dialogue politique et stratégique, à réduire les erreurs de jugement et les malentendus, ainsi qu’à construire en permanence une confiance politique et stratégique mutuelle.
Ensuite, il faut établir une bonne compréhension mutuelle. Ces dernières années, l’incompréhension de l’UE à l’égard de la Chine est devenue un obstacle majeur dans les relations sino-européennes. Il existe des différences d’histoire, de culture, de niveau de développement et de systèmes politiques entre la Chine et l’Europe. Les deux parties doivent assumer leurs différences et se respecter mutuellement.
Au cours de la dernière décennie, la Chine a systématiquement positionné les relations Chine-UE comme un « partenariat à quatre volets » pour la paix, pour la croissance, pour la réforme et pour la civilisation. A l’avenir, l’UE devra abandonner ses préjugés à l’égard de la Chine, la traiter d’égal à égal et maintenir sa position de partenaire tout en changeant sa perception erronée de la Chine.
Enfin, il faut respecter les intérêts fondamentaux et les préoccupations majeures de chacun, en particulier en ce qui concerne la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale, et s’abstenir de s’ingérer dans les affaires intérieures de l’autre. En résumé, la consolidation des fondements politiques est essentielle au développement sain et stable des relations Chine-UE.
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Poursuite des intérêts mutuels et des résultats gagnant-gagnant, et élargissement et approfondissement de la coopération économique et commerciale
La coopération économique et commerciale a toujours été le stabilisateur des relations Chine-UE. Face au dilemme d’une croissance lente et au renforcement général des relations entre l’UE et les Etats-Unis au cours du second mandat de Donald Trump, l’attitude de l’UE envers la Chine a connu un changement positif et pragmatique. La Chine et l’Europe devraient profiter de l’opportunité favorable actuelle pour élargir le champ de la coopération économique entre les deux parties.
Tout d’abord, il faudrait consolider et renforcer continuellement le statut du partenariat de coopération économique et commerciale entre la Chine et l’UE. Bien que la compétitivité des relations économiques et commerciales entre la Chine et l’UE ait augmenté, les intérêts communs l’emportent largement sur les différences et la coopération l’emporte largement sur la concurrence. Alors que la Chine promeut un développement de haute qualité, élargit son ouverture de haut niveau et construit conjointement « la Ceinture et la Route » pour se connecter au plan « Global Gateway » « Portail mondial » de l’UE, la Chine et l’Europe ouvriront davantage d’opportunités de coopération gagnant-gagnant.
Ensuite, sur la base de la coopération traditionnelle, les deux parties devraient élargir la coopération dans les domaines de l’économie numérique, de la protection de l’environnement écologique, des nouvelles énergies ou encore de l’IA, et créer activement de nouveaux points de croissance pour la coopération économique et commerciale. Aujourd’hui, la Chine promeut activement une nouvelle industrialisation et accélère la transformation numérique, et il existe un potentiel considérable de coopération entre les deux parties.
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Résolution active et prudente des problèmes auxquels sont confrontées les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’UE
Tout d’abord, la priorité absolue est de résoudre le dossier des véhicules électriques, qui suscite actuellement beaucoup d’attention. Ensuite, en réponse à la politique de « réduction des risques » de l’UE dans ses relations économiques avec la Chine, les deux parties devraient se concentrer sur le renforcement de la confiance mutuelle.
Enfin, la Chine et l’UE devraient activer dès que possible le processus d’approbation de leur Accord global sur les investissements (AGI) et promouvoir son entrée en vigueur rapide. En résumé, la Chine et l’UE devraient insister pour résoudre les différends économiques et commerciaux par la négociation et éviter qu’ils ne dégénèrent en guerre commerciale.
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Caractère essentiel de l’opposition à l’unilatéralisme et de réponse conjointe aux défis mondiaux
Alors que Donald Trump est revenu à la Maison Blanche en 2025, qu’il ignore les mécanismes internationaux existants et qu’il promeut vigoureusement « l’Amérique d’abord » et l’unilatéralisme, l’importance du renforcement de la coopération multilatérale internationale entre la Chine et l’Europe devient de plus en plus importante. A l’avenir, la Chine et l’Europe ont la responsabilité d’approfondir la coopération multilatérale et de maintenir conjointement la paix, la stabilité et la prospérité mondiales.
Tout d’abord, en tant que grandes économies mondiales, la Chine et l’UE doivent fermement défendre le système commercial multilatéral et maintenir la stabilité, la sécurité et la fiabilité des chaînes industrielle et d’approvisionnement mondiales.
Ensuite, l’Europe devrait renforcer ses actions nationales en matière de climat, mener activement des échanges et une coopération bilatérale et multilatérale, et s’efforcer de jouer un rôle de premier plan dans l’action climatique mondiale.
Enfin, la Chine et l’Europe doivent accroître le dialogue et la coopération sur les Initiatives pour la sécurité, la civilisation et le développement mondiaux prônées par la Chine, promouvoir conjointement un monde multipolaire égal et ordonné, ainsi qu’une mondialisation économique inclusive, et utiliser la « certitude » de la coopération sino-européenne pour faire face à « l’incertitude » causée par l’unilatéralisme américain.
- Importance de l’approfondissement des échanges entre les peuples, de la consolidation des fondements de l’opinion publique et de la promotion d’un développement stable et à long terme des relations Chine-UE
Afin de faciliter davantage les échanges de personnel entre la Chine et l’Europe, la Chine a mis en œuvre une politique unilatérale d’exemption de visa pour 24 pays de l’UE depuis la fin 2023. Lors de sa visite en France en mai 2024, le président Xi Jinping a lancé une initiative importante visant « à porter à plus de 10 000 le nombre d’étudiants français en Chine et à doubler le nombre des jeunes et adolescents européens bénéficiaires de programmes d’échanges en Chine », afin d’encourager les études et les échanges de la jeunesse européenne en Chine.
A l’avenir, la Chine et l’Europe devraient approfondir les échanges et la coopération dans les domaines de l’éducation, des sciences et technologies, de la culture ou encore des sports pour continuer à renforcer la compréhension mutuelle et l’amitié entre les peuples.
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Cet article est le résultat échelonné d’un projet financé par le Fonds spécial pour les activités de recherche fondamentale des universités centrales.
L’autrice est une chercheuse spécialisée du Centre d’études britanniques de l’Université des langues étrangères de Beijing.